Nous partons à la découverte de ce littoral préservé qui nous apporte son lot de paysages variés ; des petits villages de pêcheurs aux stations balnéaires prestigieuses en passant par l’arrière-pays avec les incontournables marais salants de Guérande et le Parc naturel régional de Brière. Enfilez votre marinière et suivez-nous pour la découverte de nos coups de cœur plein d’entrain et d’embruns. C’est de l’hôtel de la Villa Caroline à la Baule où nous logeons que nous allons vous raconter notre week-end prolongé au bord de l’Atlantique dans cette belle région authentique.
Première escale : La Baule
Cette jolie station a su conserver son charme du XIXe avec son front de mer bordé de villas anciennes, son casino, ses palaces, ses deux centres thalasso et surtout sa baie, l’une des plus belles au monde. 8 km de plage nous incitent à la promenade face à l’océan, pieds nus dans le sable fin, nous en profitons mais devons déclarer forfait en cours de route, tant elle est grande. Néanmoins, l’excuse est toute trouvée pour goûter les fameuses “niniches de Manuel” dont on nous a tant parlé. Il s’agit de sucettes à base de caramel déclinées en de nombreux parfums et créées par Manuel en 1947, 70 ans de pur délice ! C’est donc requinqué que nous continuons notre découverte de la région en direction du Pouliguen.
Sur les traces de la légende du Pouliguen
À prononcer “ Le Pouligain” si vous voulez vous la jouer couleur locale. Un joli port de plaisance aux allures bretonnes où l’on se balade le cœur léger sur le quai Jules-Sandeau pour profiter des boutiques, des façades d’hôtel et des manèges pour les enfants, la “promenade” comme on l’appelle ici, donne à la ville une atmosphère très famille. On s'arrête à la crêperie le Barapom, où comme tous les gourmands habitués du lieu, on mange les crêpes debout dans la rue face à l’océan. Pour éliminer cette pause gourmande, on enfourche nos vélos pour suivre le sentier des douaniers, le long de la Grande Côte, pour aller explorer les vingt-trois grottes qui longent la mer. Et qui sait, nous rencontrerons peut-être un Korrigan ou deux, car, selon une légende celtique, ces facétieux lutins adorent s’y cacher. La piste cyclable et ses curieuses excavations nous mènent jusqu’à Batz.
Il souffle un vent de liberté à Batz-sur-Mer
Voilà une attachante bourgade qui détonne avec l’ambiance un peu chic de la Baule. Cette station balnéaire a fait sa fortune grâce au sel, aux oignons et l'échalote, ça ne manque pas de piquant ! Vestige de la 2ne guerre mondiale, on découvre ici le plus grand blockhaus d’Europe où Luc et Marc, deux frères passionnés, nous racontent l’histoire de la poche de Saint-Nazaire et ses “empochés”, mais aussi la construction du mur de l'Atlantique et bien sûr la Libération. On n’hésite pas à prendre l’échelle et à grimper jusqu’au poste d’observation pour profiter du panorama. On comprend vite pourquoi le lieu fût camouflé en hôtel grâce à un trompe-l’œil, pour ne pas être pris pour cible par les avions. L’avant-poste est resté dans “son jus” : PC radio, armurerie, local d’intendance, bloc sanitaire… Mais pas le temps de s'émouvoir davantage, à la tombée du soir, on grimpe dans une calèche avec Olivier pour se laisser aller à la beauté des lieux, ceux dans les marais salants, à l’heure où le soleil se couche et où les œillets se teintent de jolis reflets mordorés. Avant de continuer plus loin notre route, nous nous arrêtons à la “ maison du sabot “ l’un des derniers fabricants de sabots artisanaux de la région. Nous achetons ainsi des chaussures bien utiles pour arpenter les rues de notre prochaine escale.
Guérande : la porte du sel et les portes de l'histoire
Comment parler de la Côte d’Amour sans évoquer Guérande ? Il y aurait tant à dire sur cette ville médiévale aux allures de camp militaire ceinturée par d’audacieux remparts. Bien sûr, on s’y renseigne sur les balades dans les marais salants, mais Guérande ce n’est pas que le sel. Nous parcourons les kilomètres de la ville close dessinée en croix à la romaine entre le cardo et le decumanus. On y découvre de riches maisons qui autrefois appartenaient aux orfèvres, graveurs et autres métiers d’art... Des Artisans de renom qui ont décoré la magnifique collégiale dédiée à l'évêque de Nantes. On s’attarde dans la cour du château de Careil et l’on se plaît à se balader non loin de la porte Saint Michel, sur une partie du chemin de ronde aménagé. Satisfait par ce périple en pleine architecture bretonne du moyen-âge, on s'arrête à l’atelier du sel chez Gilles et Matthieu, des paludiers indépendants à la fois producteurs et récoltants dans la plus pure tradition artisanale. On y déguste du sel mais aussi d’autres spécialités comme les salicornes, ces drôles de haricots de mer et le salidou, un caramel au beurre salé de Guérande à glisser impérativement dans une crêpe ! C’est le ventre bien rempli que l’on peut affronter notre dernière aventure au beau milieu du Parc Naturel Régional de Brière.
Le Parc Naturel Régional de Brière, entre canaux et chaumières
La dernière étape de notre parcours nous emmène en plein cœur d’une nature sauvage et préservée au milieu du marais de la Brière, qui ne se traverse qu’en bateau. On embarque alors sur un chaland ou un blin poussé à la perche à travers les nénuphars, les iris et autres laîches. On découvre plus de 5000 hectares de curées (canal de ceinture) et de petits canaux et l’on imagine très bien les histoires de feux follets (en réalité les effluves de méthane émanant de la tourbe) qui font tant peur aux enfants. On profite de la tranquillité de la balade pour observer le busard des roseaux (espèce de rapace), le butor étoilé (héron au chant de corne de brume), les passereaux et autres grèbes, sarcelles, rousserolles ou encore foulques macroules… Bref le paradis pour les ornithologues avertis… (ou pas d’ailleurs). Dans l’eau parmi les écrevisses on croit apercevoir une loutre… à moins que ce ne soit un ragondin. Mais ce qui nous étonne le plus, ce sont les chaumières si caractéristiques du paysage briéron qui en compte près de 3000. Il faut bien se rendre à l’évidence que nous ne les verrons pas toutes, voilà pourquoi nous nous rendons à Kerhinet (où se trouve la maison du tourisme de Brière), où un parcours piéton de dix-huit chaumières nous attend. Authentique musée vivant et en plein air, les voitures y sont interdites. Le long d’un sentier d’interprétation, nous pouvons apercevoir un lavoir et un four à pain mais également nous rendre compte des us et coutumes de la vie d’autrefois dans le marais. Aujourd’hui jeudi, nous profitons du marché des produits du terroir, installé toute la journée, pour déguster, salicornes, charcuteries, cidres, volailles et autres fromages. Une formule économique pour déjeuner sur le pouce et repartir à notre hôtel de La Baule les sacs remplis de produits fermiers !